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Publié par les Éditions Nicolas Chaudun, l’ouvrage intitulé L’Inguimbertine, maison des muse s a été tiré à 3 500 exemplaires, au prix de 39 €. La Ville de Carpentras en a acheté 1 800 exemplaires, soit 62 968, 73 € TTC. Sur ce montant, la Fondation Louis D. – Institut de France a accordé une subvention de 20 000 €.

Parce qu’il a rédigé cet ouvrage dans le cadre de ses fonctions, Jean-François Delmas a renoncé à ses droits d’auteur.

Recension La bibliothèque-musée de Carpentras a tout d’un cabinet d’amateur : objets d’art, reliures inestimables, pièces archéologiques et lapidaires, globes, instruments de musique, partitions et judaïca, dessins et estampes, tableaux et sculptures y rivalisent en nombre et en beauté. Ce sont ces trésors inestimables pour une ville de 29 000 habitants que le conservateur en chef de cet établissement hors norme a résolu de dévoiler au fil d’un ouvrage riche en photographies. Leur qualité reflète l’atmosphère inédite régnant à l’Inguimbertine. L’auteur devient guide pour mieux inviter le lecteur à découvrir, au détour de chaque page, les collections uniques de Mgr d’Inguimbert, fondateur de la bibliothèque au XVIIIe siècle. Humaniste distingué, le prélat avait décidé d’accorder la même importance et le même intérêt aux objets et aux livres afin de créer, par l’accumulation d’éléments rares et précieux, un climat propice à l’étude, au plaisir des yeux, à la réflexion, à la méditation et au repos.

Jean-François Delmas a parfaitement su mettre en avant les caractéristiques originales de ce véritable «  temple des muses », traduisant par les mots et l’iconographie toutes les facettes du savoir. En 1735, Dom Malachie d’Inguimbert rapporta les collections qu’il avait pu recueillir à Rome pendant un quart de siècle. Il les compléta grâce à plusieurs acquisitions et les installa dans un édifice jouxtant le palais épiscopal. Sa décision d’en faire une fondation accessible au public a sauvé l’institution lors de la Révolution. Au XIXe et XXe siècles, de nombreux donateurs ont contribué à son enrichissement. En 1847, la totalité des collections a été transférée dans un hôtel particulier acheté par la ville et agrandi pour des raisons de place de 1872 à 1887.

Aujourd’hui encore, la corrélation entre le patrimoine écrit et le patrimoine muséal est telle que les collections n’ont pas été scindées. Ce statut hybride d’une bibliothèque-musée est désormais unique en France. En outre, l’ancrage de l’Inguimbertine dans l’identité comtadine en fait un témoignage remarquable du patrimoine culturel immatériel local. L’établissement comprend une bibliothèque de lecture publique, des fonds patrimoniaux de renommée internationale, les archives municipales anciennes et quatre collections muséographiques : beaux-arts (musée Duplessis), arts décoratifs (musée Sobirats), ethnographie (musée Comtadin), archéologie (musée lapidaire, fermé au public). En raison de la qualité exceptionnelle de ses fonds, l’Inguimbertine est l’une des plus célèbres 54 bibliothèques municipales classées françaises. Le bâtiment connaît, toutefois, un seuil de saturation critique. Jean-François Delmas livre une analyse lucide de la situation et lance les grandes lignes du projet scientifique et culturel dont il a la charge. La ville projette, rappelons-le, de transférer les collections dans l’ancien Hôtel-Dieu. L’auteur démontre comment préserver la spécificité du patrimoine bibliographique tout en inscrivant l’Inguimbertine dans la politique touristique de Carpentras. Livre d’art, guide culturel, avant-projet, L’Inguimbertine, maison des muses révèle les incroyables richesses d’un Carpentras trop peu connu des Comtadins.

L’Inguimbertine, maison des muses, Éditions Nicolas Chaudun, 160 pages, 160 documents en couleur. En vente à l’Inguimbertine et dans toutes les librairies. 39 €.