A la lecture de l’édito Liliane Valat dans le dernier numéro de "Zoom 84" (mensuel de l’association des paralysés de France,je suis bien de son avis « soyons fiers de ce que nous sommes,de ce que nous faisons ... », mais pouvons nous l’être des autres et nomment de nos édiles municipaux.

J’aimerais faire connaître mon expérience à Carpentras. Atteint d’une sclérose latérale amyotrophique, je suis gravement handicapé depuis janvier 2007, et si j’avais eu des difficultés dans mon entreprise pour travailler avec des CAT ou faire embaucher des handicapés, je n’avais pas été en contact avec l’indifférence ou le cynisme.

Deux exemples :
 J’ai demandé aux services techniques de matérialiser une place handicapé devant la bibliothèque, il m’avait été répondu par un responsable qu »’il avait été, déjà, beaucoup fait à Carpentras pour les handicapés ». Si j’avais eu le cœur gai, aurais pu en rire quand on connaît le niveau de Carpentras dans ce domaine. Et pourtant, la culture n’est-elle pas d’autant plus importante pour ceux qui n’ont plus toute leur autonomie ?
 Il y a un an environ,, j’ai saisi le Bibliothécaire de l’Inguimbertine afin qu’il assure conformément à la loi de 2005 l’accessibilité de celle ci (qui est à l’étage) pour les handicapés et aussi les personnes âgées, et qu’il assure le portages de livres aux mêmes personnes, ce qui se fait dans des communes voisines plus petites. Il m’a été répondu que cela n’était de sa compétence, mais de la Mairie. Celle-ci, après des aller-retour vient de me répondre qu’elle ne peut rien faire , que le plan pour la mise en conformité avec la loi est étalé jusqu’en 2015,car il n’y a pas d’argent. Si ce n’est pas du cynisme ..Une telle réponse un an après ! (Pour le changement, totalement inutile, de logo, on ne compte plus)

Et, je ne parle pas d’une demande de création de place devant ma maison (à la sortie de la ville) refusée avec de mauvais arguments (mettant en avant l’insécurité routière, mais ne proposant rien pour y remédier ; voilà comment faire pour ne rien faire !) et des contraventions de la police alors qu’âgée ma femme ne peut faire autrement sous peine elle aussi de ne plus pouvoir faire face à la charge qui est la sienne.

Je pourrais ajouter d’autres commentaires, mais je ne voudrais pas lasser nos lecteurs ;

J’ai écrit ce témoignage et je souhaiterais le voir publier, car il est important qu’au-delà des belles paroles de campagne l’on puisse s’apercevoir que la réalité est encore très dure à vivre.

Jean Claude Truchet

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