QUARANTE MILLE PERSONNES dans les rues désertes de
Carpentras ( Capitale du berlingot ) ! Vraiment du jamais
vu ! D'où sortaient tous ces escargots en espérance
de pluie ( il n'y en eut pas ) ? Sans doute un peu des
potagers alentour, c'est sûr, mais aussi certainement
des antres de l'anarchie, des trous noirs de la contestation,
des repaires de la chienlit gauchisante, des lycées
manipulés et peut-être même du Parti Socialiste ( j'ai
repéré dans cet amalgame sans nom le Camarade Bayet
venu cependant sans sa célèbre Bijoutière à chignon
papier crépon ). Derrière une branlante banderole :
DEUX rescapés communistes ( jamais 2 sans 3 et on espère
donc le troisième pour la prochaine fois ). Le calicot
amoureusement brodé par notre copine de carpentrou,
Arlette, à l'intitulé " Ligue des Droits de L'Homme
" était porté à la force du poignet par deux femmes
et UN mec quand même, ce qui montre qu'il reste encore
un petit bout de chemin à faire côté droits de l'homme.
De cette marée quasiment inhumaine par ses proportions
gigantesques émergeait l'imposante silhouette du commissaire
Soubeyran qui, passant devant Saint-Siffrein, crut voir
dans le clocher Maccary pendu alors que le fier hurluberlu
se trouvait à Paris, choucroutant à qui mieux mieux
dans une brasserie alsacienne en compagnie de joyeux
anciens Waffen SS. Moi qui n'ai pas la berlue, j'ai
bien reconnu notre Simone ( oui ! oui ! ) en gros sabots
et hurlant à tue-tête qu'il fallait renvoyer Andrieu
à ses casseroles ; elle avait mitonné une drôlement
chouette pancarte, Simone, avec plein de jeux de mots
subtils dessus et ça faisait vraiment plaisir de la
voir pour de vrai. J'ai vu aussi Cécile, bras dessus
bras dessous avec un jeune chiraquien égaré qui implorait
qu'on rejoigne ses comités de soutien. Une perle, notre
Cécile ; sans ses colliers on l'aurait cru nue ! Pas
déniché d'Arsène cependant, qui peut-être devait défiler
masqué ( Tu étais là, Lupin ?... ) Enfin, rien que du
beau monde si l'on excepte le camarade de la Ligue Anti-alcoolique
et syndiqué qui nous a imposé son discours post-brèjnèvien
devant la Polyvalente ( de style néogothique je n'insisterai
jamais assez ) avant que la foule n'entreprenne le démontage
de l'édifice que je ne puis vous raconter parce que,
là, il était déjà midi largement sonné et pour moi l'heure
de l'apéro c'est quand même sacré. Sacré 1er Mai ! Ceux
qui n'y étais pas peuvent le regretter ; on les attend
pour la prochaine manifestation qui, c'est promis,
débouchera directement sur la RÉVOLUTION!
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